Smart city et Pokémon Go : des enjeux urbanistiques intéressants
Disponible depuis le 6 juillet dernier, sur iOS et Android, en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux États-Unis, Pokémon Go est une application conceptualisée par Niantic, une ancienne filiale de Google basée à San Francisco. En seulement 19 jours, ce jeu de pistes virtuel à ciel ouvert a été téléchargé près de 75 millions de fois dans le monde, toutes plateformes confondues. Reposant, à bien des égards, sur le principe des objets connectés, cette application en réalité augmentée propose à l'utilisateur de déambuler dans divers endroits de la vie réelle afin d'attraper des créatures fantastiques et ce grâce à l’appareil photo de son smartphone. Une fois ces dernières capturées, il ne reste plus qu'à les dresser et à les faire combattre entre eux dans des arènes de combats (PokéGyms) ou des endroits prédéterminés (Pokéspots). Idée de génie ou engouement éphémère, ce phénomène de société au succès sans précédent porte en lui un potentiel considérable pour la smart city.
Tout d'abord, ce jeu mobile favorise la présence physique des citoyens dans les espaces publics. En effet, Pokémon Go en multipliant les Pokéspots incite les utilisateurs à explorer leurs quartiers. Soulignons que ces lieux prédéterminés, où vivent ces monstres de poche, sont associés généralement à des monuments, des églises, des statues ou des lieux publics. De plus, grâce à la fonction de géolocalisation de l'application, il est possible de capturer des créatures plus ou moins rares en visitant de nouvelles zones. Il faut dire que les constructeurs de ce jeu se sont débrouillés pour faire apparaitre les personnages franchisés par Nintendo en fonction de leurs milieux naturels. Ainsi l'on trouve certains Pokémon « terre » aux abords des parcs ou des forêts.
Capable d'augmenter la fréquentation de certains lieux, cette application est en phase de devenir un puissant outil marketing. Notons à ce titre que certaines entreprises profitent déjà du phénomène Pokémon Go. Ainsi, plusieurs d'entre elles utilisent le module leurre, qui permet de rassembler des Pokémon sauvages à un endroit précis pendant 30 minutes. Une véritable opportunité pour les commerçants qui exploitent la popularité de ce jeu pour se faire connaître un peu plus, inciter les utilisateurs à se diriger vers leurs magasins, voire relever à la hausse leurs perspectives de bénéfices. Enfin, outre la faculté de rassembler des usagers en un lieu donné, d'influencer leurs déplacement, ce type d’application pourrait, en intégrant de nouvelles fonctions, comme un système d’alerte intelligente, préserver la sécurité de ses usagers voire favoriser la solidarité dans les quartiers.
En résumé, les bénéfices potentiels à long terme d'une telle application pour la smart city ne sont pas négligeables et force est de constater que ce véritable phénomène social n'en a pas fini de nous surprendre. En effet, celle-ci ne se contente plus uniquement de reproduire l'environnement des objets connectés mais envisage la sortie prochaine du Pokémon Go Plus, un bracelet connecté doté d’une batterie longue durée, qui permettra aux utilisateurs de savoir si un Pokémon se trouve dans les environs sans avoir à sortir leur smartphone de leur poche.
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